Sortie 2014 - Ambronay

Sur le parvis de l’église, Justine notre guide nous explique tout d’abord, que le Centre Culturel de Rencontres, le CCR, fait revivre tous ces bâtiments par la musique : création, recherche, formation, des artistes et des étudiants s’entrainent toute l’année et bien sur le Festival dont on reparlera.

Un peu d’Histoire : Cette abbaye bénédictine est construite sur les ruines d’une basilique antique dès le IXème siècle par Barnard, gentilhomme à la cour de Charlemagne. Après avoir été chevalier il devint évêque de Vienne et fonda, par la suite, l’abbaye de Romans–sur-Isère où il se retira. Au XIème siècle, privilège exceptionnel, cette abbaye ne dépend que de Rome : la bulle du pape Léon IX est conservée aux archives de Bourg-en-Bresse. Située en zone frontalière, elle est tiraillée entre la Savoie et le Dauphiné, pour finalement être mise sous la protection de Comte de Savoie en 1282. Belle époque, l’abbaye s’enrichit et les règles monastiques se relâchent quelque peu ! En 1650, c’est la congrégation des Bénédictins de Saint-Maur qui rénove, transforme les bâtiments et renforce la règle monastique. Puis en 1791, la Révolution : fin de la vie monastique, vente des biens du clergé….quelques mutilations, adaptations à d’autres usages multiples et variés….. Après quelques rénovations au XIXème siècle, des travaux de restructurations pendant la seconde moitié du XXème siècle sur l’abbatiale et le cloitre, permettent le début du Festival de Musique baroque en 1980. Enfin en 2005 le Conseil Général de l’Ain rachète tous les bâtiments afin de les sauvegarder.

Ensuite allons à la découverte des bâtiments à travers les jardins : tout d’abord le logis abbatial, toujours situé au nord, puis la Tour des archives, tour défensive du XIIIème, nous montons jusqu’au sommet pour découvrir la vue superbe sur les collines du Bugey et une salle utilisée par l’école de danse. Puis la Tour Dauphine où des concerts sont donnés lors du festival ; enfin l’aile sud qui abritait les cellules monastiques au 1er étage et cuisines et réfectoires au rez-de-chaussée, a servi de prison pour devenir ensuite des logements sociaux. Depuis 2011, la restauration des bâtiments permet de disposer de salles de concert et de chambres pour loger les artistes, étudiants et journalistes .

Revenons sur le parvis de l’abbatiale : détaillons cette façade asymétrique qui ne comporte que deux portails mais à l’intérieur il y a pourtant trois nefs donc le 3èmè portail était prévu ! De plus un seul clocher existe. Le portail de cette tour-nord est le seul qui ait conservé sa décoration originelle : le linteau au dessus de la porte nous offre les scènes de la vie de Marie : l’Annonciation, la visite de Marie à sa cousine, la naissance de Jésus et la Présentation au Temple. Hélas les visages ont été martelés...Le linteau du grand portail nous montre un Christ majestueux, bras ouverts, accueillant les ressuscités. Le trumeau du portail présente une Vierge à l’enfant.


Entrons maintenant dans cette église gothique, immense vaisseau de 60 mètres. Dans la nef latérale nord nous découvrons sur le mur une peinture du XIVème siècle, abîmée, hélas, aux couleurs rouge, ocre, bleue et dans une petite niche est posée une Pieta en pierre polychrome du XVIème, superbe et touchante.
Plus loin, la chapelle funéraire de Jacques de Mauvoisin, Abbé d’Ambronay au début du XVèmè siècle. Il restaura cette église. Le gisant porte la mitre et la crosse. Nous remarquons aussi deux vitraux représentant : l’un St Jacques allant à Compostelle et l’autre Ste Catherine d’Alexandrie tenant dans sa main gauche, la roue du supplice et dans l’autre la palme du martyr. De belles stalles garnissent le chœur, les sièges relevés laissent apparaitre des miséricordes sculptées, toutes différentes ; de belles verrières éclairent l’abside.

Puis nous entrons dans le cloitre composé de galeries voutées d’ogives, très bien restaurées et nous découvrons l’escalier monumental à balustres que domine un plafond en bois peint représentant quatre angelots ; cet escalier permet d’accéder au 2ème étage du cloitre. De nos jours l’Abbaye d’Ambronay est mondialement connue grâce au Festival de Musique Baroque qui a lieu tous les ans pendant quatre semaines, mi-septembre mi-octobre, présentant des œuvres et des artistes du monde entier.

Nous quittons Ambronay pour aller faire une dégustation de Cerdon dans le caveau Lingot-Martin situé à la sortie de Poncin : cave très moderne mais très belles installations de cuves. La méthode ancestrale est utilisée ici avec des plants de Gamay et de Poulsard. Quelques explications sur les différentes phases nécessaires pour obtenir le Cerdon que nous dégustons avec plaisir. Puis en route pour Jujurieux où le restaurant La Bonne Table, dans le centre du village, nous attend : très bon repas, bien servi et dans les temps.

Deuxième visite de la journée : les usines de soieries Bonnet, situées à la sortie du village. Arrivée sur un site industriel immense avec de nombreux bâtiments plus ou moins bien conservés. : deux siècles d’épopée industrielle ! La Maison Bonnet voit le jour en 1810 à Lyon. En 1835, Claude-Joseph Bonnet implante une usine-pensionnat à Jujurieux , son village natal. Les établissements Bonnet deviennent rapidement l’une des plus importantes maisons de soierie lyonnaises. A la mort de son fondateur, en 1868, l’entreprise emploie 1200 personnes à Jujurieux et 1400 à Lyon. Vers 1900, à son apogée, elle emploie 2000 personnes dont plus de 600 jeunes filles. Cette cité industrielle concentre sur place : une filature, des ateliers de tissage, un internat, une chapelle, une infirmerie, une crèche, une école ménagère, une maison de maître et autres habitations..La fermeture définitive de l’usine est en 2001. L’internat est tenu par les sœurs de St-Joseph de Bourg et les jeunes filles de 12 à 18-20 ans sont de la région. Il ya un système de banque interne et lorsque les jeunes filles sortent de l’usine, elles ont une dote, fruit de leur travail. Les jeunes filles étaient employées au dévidage des cocons qui arrivaient du Gard : chaque cocon donne de 800 à 1100 mètres de fil ; 7 fils minimum pour créer un fil de soie à tisser.

L’atelier de tissage comportait 100 métiers à tisser et il y avait, en plus, 2 ou 3 métiers dans de nombreuses familles de Jujurieux.
Nous entrons dans un immense bâtiment, dont la toiture est en réfection, où se trouvent encore des métiers à tisser et où l’on découvre les différentes étapes du tissage : l’ourdissage ( pour mettre le fil sur le métier ) décreusage, rasage du velours, impression ; l’on découvre aussi les bobinoirs, les cartons perforés….mais aussi nous imaginons l’ambiance de travail dans le bruit et l’humidité !
Les premiers tissages sont noirs : des brochés, des damassés, puis les petits-fils développent les motifs et introduisent la couleur ; la Maison Bonnet séduit les élégantes du monde entier.


Nous terminons cette visite très intéressante en parcourant d’autres bâtiments d’origine, où des milliers d’objets et documents sont rassemblés pour nous expliquer la vie de cette usine-pensionnat et nous faire admirer des collections de soieries.

Et pour finir nous cherchons la terrasse ombragée pour boire le verre de l’amitié.
A l’année prochaine sur un autre site.

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