Sortie 2015 - Chateau de Virieu

L’entrée  se fait entre deux tourelles donnant accès à une esplanade menant au château. Alisée, jeune guide-stagiaire, nous fait découvrir ce château qui illustre bien le passage du château-fort au château de plaisance avec ses 1000ans d’histoire et ses trois familles.

Existant depuis le XIème siècle, édifié par Wilfrid de Virieu, cette maison-forte s’est agrandie  pendant sept siècles. En 1220 Béatrix de Virieu épouse Siboud de Clermont et le château restera trois siècles dans la seigneurie de Clermont. Acheté en 1573 par Artus Prunier de Saint-André, 1er président au Parlement de Grenoble, de grandes restaurations commencèrent : de hautes baies régulières furent percées pour éclairer les façades, les hauts murs des remparts furent réduits.

Enfin après sept siècles, en 1874, c’est Alphonse de Virieu qui rachète le château… de famille. Alphonse de Virieu est le fils d’Aymon de Vireu, l’ami de Lamartine qui était son parrain. Cette branche habita le château de Noailleux à Cailloux.

Mais pendant 50 ans le château resta inhabité, Wilfrid le fils d’Alphonse préférant le château de Pupetières, nouvellement restauré par Viollet-Leduc. C’est le marquis Henri de Virieu, cousin germain, qui décida en 1924 de restaurer le Château. Pour le faire, il vendit son château de Brangues à Paul Claudel et c’est l’architecte Sainte-Marie Perrin, frère de Madame Claudel, qui fut chargé des travaux.

Visitons : la façade devant nous, garde le souvenir du château-fort avec ses créneaux, ses mâchicoulis bordant le chemin de ronde, l’échauguette encastrée dans la tour et une imposante porte d’entrée, incrustée de clous acérés ( 2115 paraît-il ! ) venant de la porte d’origine. Nous pénétrons dans la cour d’honneur, bordée d’arcades à l’italiennes sur l’aile droite et décorée de canons laissés par le roi Louis XIII, lors de sa visite en 1622.L’histoire nous dit qu’ils furent pris aux calvinistes après la Paix de Montpellier.

Sur le mur le blason et la devise : Virescit Vulnere Virtus "La blessure accroit le courage". La famille de Virieu resta fidèle à sa devise pendant la guerre de 39-45 car la marquise cacha 40 tonnes de munitions pour la résistance. Un cadran solaire est encastré dans un mur de galets face à l’entrée avec la devise des Prunier de Saint-André : Turris mea deus "Dieu est ma Tour".

Puis nous entrons dans la chapelle du XVIIème, petite, sobre avec de grandes stalles de chêne .Elle fut complétée en 1925 par un très beau chemin de croix : moulage fait par Stéphanie de Virieu, l’artiste de la famille et la sœur d’Aymon qui fut élève de David. Dans la sacristie une crédence, finement sculptée par Stéphanie. Un tableau de Saint-Bruno rappelle la proximité des Chartreux ; nous retrouvons dans le château, deux plaques de cheminée avec le symbole des Chartreux : une croix linéaire plantée dans un globe : "la croix demeure tandis que le monde tourne".

Ensuite nous entrons dans l’immense cuisine du XVème qui est de nos jours une salle à manger .Elle  a conservé sa cheminée monumentale, des témoins d’usages culinaires, la broche à conte-poids, des chaudrons en cuivre……une très belle et grande table massive meuble une partie de la pièce et le regard est attiré par deux superbes tapisseries d’Aubusson
dont le thème est l’histoire de Judith tranchant la tête d’Holopherne pour sauver son peuple. Nous trouvons la suite sur d’autres tapisseries dans le passage qui conduit au salon, meublé, décoré par les différentes familles : portraits, bustes, piano, table à gibier et potiches de Chine et encore de belles tapisseries.

Puis c’est "la Chambre du Roi", tendue de damas rouge avec un lit à baldaquin où Louis XIII dormit en 1622 ; encore des portraits : Louis XIV, Madame Du Barry… La pièce suivante est la "chambre blanche" avec un plafond en ogive. Le lit retient le regard avec ses pieds en marqueterie précieuse, un bureau flamand de très belle facture et près de la fenêtre un petit cabinet secret dissimulant l’oubliette où étaient cachées les 40 tonnes de munitions pendant la guerre.

Admirons encore les jardins à la française, en contrebas, restaurés grâce aux plans datant du XVIIIème siècle ; un escalier à double volée sur la façade ouest permet de descendre sur les terrasses et parterres ornés d’arabesques végétales ; plus bas le colombier du XVIIème a conservé ses boulins en bois.

En quittant le château de Virieu nous restons dans la famille car nous décidons d’aller voir Pupetières, situé à Châbons, à quelques kilomètres de là. Rapide découverte car nous ne pouvons  entrer mais on aperçoit le château néo-gothique qui se dresse, avec ses sept tours rondes aux tuiles vernissées, reconstruction faite par Viollet-le-Duc. Peut-être sera-t-il le but d’une visite prochaine ?

Maintenant, vite à la Guinguette, restaurant situé à l’entrée de Virieu : accueil sympathique dans une grande salle vitrée donnant sur le jardin, où un excellent menu nous est servi et que chacun apprécie.

Départ précipité pour la Côte-Saint-André car nous sommes attendus pour le visite du Musée Cherry Rocher. Histoire de famille, encore ! A la fin du XVIIème siècle, le jeune Barthelemy Rocher rejoint son oncle chanoine, responsable des Hospices de la Côte-Saint-André. Il y découvre l’art de la macération des plantes, souvent faites pour soigner, la distillation et tout le savoir-faire des moines. Mais lui a la bonne idée d’ajouter du sucre aux macérations de plantes et de fruits ce qui donne un nouveau produit …et par la suite la première distillerie de France est crée et nous sommes en 1705, sous Louis XIV.

Huit générations se succèdent en ces murs, en effet nous sommes dans la distillerie d’origine. Nous traversons l’herboristerie, la cave voûtée aux foudres de chêne rutilants (ils ne sont plus que des souvenirs …l’inox a remplacé ce noble matériau ! ) une salle avec livres de comptes et documents du siècle dernier puis la distillerie où sont exposés de nombreux alambics en cuivre, bien sur.

Le site historique où nous sommes est dédié à la macération et à la distillation. A Ruy, autre site de la maison, sont traités le conditionnement, la fiscalisation des produits qui sont expédiés dans le monde entier ; produits variés tels que : liqueurs, apéritifs, fruits dans l’alcool et sirops variés. Nous apprenons aussi que l’Arquebuse de l’Hermitage (vieux remède de nos grand-mères) fabriquée par les frères maristes de Saint-Genis-Laval, a été repris par Cherry Rocher depuis quelques décennies. Une magnifique collection d’affiches publicitaires des années 1900 est à découvrir dans une très grande salle au 1er étage : c’était l’époque où l’on pouvait encore vanter les plaisirs de déguster de bonnes liqueurs….ce que nous fîmes en fin de visite pour la satisfaction de chacun !! Quelques achats pour les amateurs et nous continuons…les dégustations car certains optent pour La Chocolaterie Jouvenal ou Le Paradis du Chocolat, situé dans le parc du Château de Louis XI dominant le village.

En effet nous entrons dans une grande salle où est exposée la vie du chocolat depuis sa naissance avec la cueillette des cabosses..la découverte de la boisson des Aztèques par Christophe Colomb…le premier chocolat à croquer inventé par les Anglais .. enfin la fabrication de la pâte de chocolat à la base de tous ces chocolats que nous dégustons avec tant de bonheur.

Le Maître actuel de la Maison Jouvenal ( 3ème génération ) maison qui a fêté son centenaire en 2012, nous commente avec fougue et un sens commercial très développé, un petit film qui complète l’exposition…..et bien sur nous repartons avec quelques tablettes et autres produits du chocolat !!

Ainsi s’achève cette belle  journée ensoleillée, riche de découvertes historiques et gustatives.

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